Lise Bourbeau nous propose un guide pour nous mener vers la voie de la guérison et du bonheur. Il s’agit de comprendre le mécanisme de ces cinq blessures que sont le rejet, l’abandon, l’humiliation, la trahison et l’injustice pour ensuite prétendre à un véritable épanouissement.
En identifiant nos masques – nos mécanismes de protection – que nous arborons pour faire face à nos blessures d’enfants, l’auteure nous propose de nous libérer de leur poids pour nous épanouir et se sentir enfin bien dans nos baskets.
Le concept des masques
La construction de nos masques s’effectuent en 4 étapes:
- Nous venons au monde, nous ressentons la joie d’être nous-même ;
- Ensuite, nous vivons la douleur de ne pas pouvoir agir en étant nous-mêmes ;
- Nous connaissons une période de crise et de révolte liée à la souffrance de ne pas pouvoir être nous-mêmes ;
- Enfin, nous nous résignons pour réduire la douleur et finissons par nous créer une nouvelle personnalité afin de ne pas décevoir les autres et être aimé.
Ce n’est pas la réalité des faits qui crée la blessure, mais notre ressenti à l’expérience, notre construction mentale.
Durant les troisième et quatrième étapes de la création de nos blessures, notre ego va construire un type de personnalité pour nous protéger de la souffrance vécue lors de la seconde étape. Ces « types de personnalité » ou ces « caractères » sont appelés des « masques » par Lise Bourbeau. Nous les avons ainsi fabriqués pour notre survie.
Nous portons ces masques plus ou moins souvent, en fonction de la gravité de nos blessures : si notre blessure est conséquente notre masque sera plus fréquemment utilisé.
Chaque masque est propre à la blessure, et a donc ses caractéristiques. “Un masque, c’est être en réaction. Observer sa réaction, donc son masque, c’est comprendre sa blessure”, assure Lise Bourbeau.
En route vers la guérison
Les blessures peuvent être réveillées par des événements extérieurs et par des émotions provoquées par des situations vécues avec les autres. Cependant, les masques créés ne sont pas permanents et la guérison est possible. Transformation intérieure et transformation physique vont alors de pair. « La première étape pour guérir une blessure consiste à la reconnaître et à l’accepter » .
Chaque jour, il est important de dresser le bilan de ce qu’il s’est passé, voir quel masque a été porté, et surtout ne pas se sentir coupable. Il faut juste accepter d’être humain, car encore une fois « aucune transformation n’est possible sans acceptation ». Accepter qu’on puisse trahir, rejeter, abandonner, humilier ou être injuste envers autrui pousse à ne plus le faire et à pardonner à ceux qui le font. « Il n’y pas de personnes coupables : seulement des personnes souffrantes » , c’est-à-dire des personnes qui agissent avec leurs propres blessures. À partir du moment où l’acceptation est acquise – le pardon aussi – la guérison est en marche.
Autre point important : chaque blessure s’inscrit le plus souvent en réaction à un parent. « Le parent avec qui on avait l’impression de mieux s’entendre étant adolescent est celui avec qui on a le plus de choses à régler ». Il faut également comprendre que le parent a vécu la même chose avec ses propres parents. La démarche a suivre est de partager avec eux leur vécu (ou de le vérifier auprès d’une autre personne) et de leur pardonner pour enfin arrêter la répétition.
Nos 5 blessures en bref
Le rejet
Le rejet est une blessure très profonde qui touche l’être directement : l’enfant a le sentiment d’être rejeté dans son être et dans son droit d’exister.
Le rejet étant vécu avec le parent du même sexe, le « fuyant » se sentira, plus tard, rejeté par les personnes du même sexe que lui.
Celui qui souffre du rejet passe par des phases de grand amour et des phases de haine profonde. Il se juge nul et sans valeur. Effacé, il recherche la solitude et veut devenir invisible pour ne pas être rejeté par les autres. Il fuit les personnes avec qui un rejet est possible par peur de paniquer et de se sentir impuissant.
Il porte le masque du Fuyant.
L’abandon
Le manque de nourriture affective ou tout autre genre de nourriture désiré (manque de nourriture physique par exemple) peut causer la blessure d’abandon (ex. : parents très occupés, enfant hospitalisé, mère qui s’occupe d’un nouveau-né).
L’abandon est vécu avec le parent du sexe opposé. Le « dépendant » se sent donc facilement abandonné par les personnes du sexe opposé.
Celui qui souffre de l’abandon a beaucoup de difficultés à faire les choses seul ou à décider seul. Il a besoin de présence, il est fusionnel avec les autres. Positionné en victime, il pleure facilement. Comme un enfant, il cherche l’attention en pleurant, se plaignant ou en étant soumis. Il fait tout pour avoir plus d’attention et ne pas être laissé.
Il porte le masque du Dépendant.
L’humiliation
Cette blessure est rattachée au monde physique, celui de « l’avoir » et du « faire ».
Cette blessure est vécue avec le parent qui s’est occupé du développement physique et sexuel de l’enfant. Il peut donc s’agir d’un seul parent ou des deux. Cette blessure apparaît chez l’enfant qui a souffert d’humiliation après avoir eu du plaisir avec ses sens. Il a ressenti de la honte face au parent concerné (ex. : l’enfant a été traité « de petit cochon » parce qu’il s’est sali). Aussi, la liberté de celui qui souffre de cette blessure a été brimée devant l’attitude répressive d’un parent.
Celui qui souffre de l’humiliation a honte de lui, se pense sans cœur, malpropre et surtout moins bien que les autres. Il se rend utile pour ne pas se sentir humilié et oublie ses propres besoins pour contenter les autres et être généreux.
Il porte le masque du Masochiste.
La trahison
Ceux qui souffrent de trahison n’ont pas résolu leur complexe d’Œdipe étant jeunes. L’enfant a été déçu et a souffert de ne pas voir ses attentes comblées avec le parent du sexe opposé. Il a pu se sentir manipulé ou trahi et a ainsi perdu confiance en ce parent. Adulte, il a tendance à accuser les personnes du sexe opposé d’être la cause de sa douleur et de ses émotions.
Celui qui souffre de la trahison pense qu’il est très responsable et fort. Manipulateur et séducteur, il ment facilement. Intolérant, impatient et autoritaire, sceptique et méfiant, il pense avoir raison et veut convaincre les autres et décider pour eux.
Il porte le masque du Contrôlant.
L’injustice
Une personne qui souffre d’injustice est donc celle qui ne se sent pas appréciée à sa juste valeur, qui ne se sent pas respectée ou qui ne croit pas recevoir ce qu’elle mérite.
Cette blessure s’éveille au moment du développement de l’individualité de l’enfant. Celui-ci va trouver injuste de ne pas pouvoir s’exprimer, de ne pas pouvoir être lui-même avec le parent du même sexe perçu comme froid et sévère par l’enfant. Ce dernier a généralement souffert de ses fréquentes critiques, de son intolérance ou de son conformisme. L’enfant a réagi en se coupant de sa sensibilité et s’est imposé d’être performant et parfait (blocage de l’individualité).
Adulte, le « rigide » accuse les personnes du même sexe d’être injustes avec lui.
Celui qui souffre d’injustice est perfectionniste, envieux et colérique. Optimiste, vivant et dynamique, il n’admet pas ses problèmes et cache sa sensibilité. Il ne montre pas son affection, ne respecte pas ses propres limites.
Il porte le masque du Rigide.