Il existe dix points de repère distincts qui indiquent nos progrès ou notre absence de progrès dans notre pratique. Ces repères pointent également vers notre destinée dans l’au-delà.
Le premier point de repère est de savoir avec certitude que cette personnalité fabriquée qui est la nôtre ne survivra pas à la mort. Nous comprenons cela lorsque nous pouvons voir la personnalité pour ce qu’elle est, une invention basée simplement sur la pensée et la mémoire, une entité purement matérielle qui ne peut pas survivre à la mort physique.
La seconde est de reconnaître la futilité de s’appuyer sur des rituels religieux, des croyances ou des dogmes pour nous sortir de notre situation difficile ici sur terre, au lieu d’un travail acharné d’auto-enquête.
Le troisième point de repère est lorsque nous n’avons plus le moindre doute que la méditation et l’introspection peuvent nous libérer, non seulement de l’existence physique, mais de l’existence elle-même.
Lorsque ces trois points de repère très importants sont atteints, et nous ne pouvons pas les atteindre en pensant que nous les avons atteints, mais plutôt après qu’un changement définitif de conscience se produit où nous devenons à bien des égards une personne différente et voyons les choses sous un jour complètement différent, alors nous renaîtrons dans l’existence physique un maximum de sept fois seulement.
Les quatrième et cinquième repères sont un peu inhabituels dans la mesure où le simple fait de les affaiblir nous propulse dans un autre destin que de les conquérir complètement. Si nous les affaiblissons, nous n’avons qu’à renaître une fois de plus dans l’existence physique et toutes ses complications. Lorsque nous conquérons complètement ces deux repères, nous ne renaîtrons plus du tout dans l’existence physique.
Les quatrième et cinquième repères sont la colère et les désirs sensoriels, qu’il faut d’abord affaiblir. C’est là que nous conservons encore un certain sentiment d’aggravation et d’agacement, ainsi que de légers désirs de choses agréables apparaissant dans l’existence. Puis, après s’être considérablement affaiblis, et avec une introspection approfondie, ils sont complètement abandonnés. Maintenant, nous n’avons aucune peur sous-jacente qui est la racine de la colère, et aucun désir de plaisirs sensuels. Nous mangeons simplement quand il est temps de manger, dormons quand il est temps de dormir et travaillons quand nous avons besoin de travailler.
En conquérant ces cinq premiers repères, nous devenons un sage aux yeux du monde, cependant, afin de devenir ce qu’aucun homme ou femme ne peut comprendre, et aller là où aucun homme ou femme ne peut imaginer – au-delà de l’existence à la fois dans le monde de la forme et le monde de l’informe, nous devons conquérir les cinq repères restants.
Ces cinq qui restent sont les désirs résiduels laissés après que nous croyions avoir conquis tous nos désirs matériels, et ils sont assez insidieux. Les cinq repères finaux sont ; vouloir renaître dans le monde de la forme, vouloir renaître dans le royaume sans forme, agitation spirituelle (toujours à la recherche), fierté ou pharisaïsme (je sais), et enfin une croyance durable en un moi éternel.
Ces cinq derniers sont les plus difficiles à conquérir car celui qui lutte pour les atteindre doit disparaître complètement tout en restant d’une manière ou d’une autre et fonctionner dans le monde – c’est la seule façon de les vaincre.
Et pour que cela se produise, il faut être complètement illuminé.
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