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Petit traité de vie intérieure: découvrir la méditation en moins de 200 pages

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Voilà encore un petit bouquin à placer sur la table de chevet, à garder à portée de main : comme le dit le philosophe – sociologue – écrivain Frédéric Lenoir, il n’y a pas que des défis extérieurs dans l’existence, il faut également faire face aux défis intérieurs.
Comment être en paix avec soi-même et avec les autres ? Ce chalenge-là, déjà, est de taille ! S’y ajoute selon l’auteur de nombreuses questions sur la connaissance de nous-même, l’acquisition de la liberté, l’accession à un bonheur durable, etc.

Par petits chapitres assez courts consacrés à des thèmes précis, F. Lenoir nous fait part de son cheminement personnel, grâce à ses lectures, rencontres, études des écrits des sages du monde entier, méditations ; non pas pour se donner en exemple mais parce qu’il est impossible de parler de vie intérieure sans parler de soi. Et il nous touche ! Direct là où nous sommes sensibles, à croire qu’il nous connaît…

Ainsi de Bouddha à Socrate, de Saint Vincent de Paul au Dalaï-lama et de Jésus à Montaigne, apprenons à nous connaître nous-même, à devenir vraiment libre, à nous aimer, à tirer les leçons de nos échecs.

Dans le premier chapitre, “Dire oui à la vie”, ” la sagesse commence par l’acceptation de l’inévitable et se poursuit par la juste transformation de ce qui peut l’être.” Autrement dit, inutile de se débattre face à l’inéluctable, ce que nous faisons pourtant tellement souvent…
Elles sont nombreuses les phrases de ce type sur lesquels le lecteur peut prendre son temps pour réfléchir ; par exemple, dans la partie “Responsable de sa vie”, ” Lâcher prise et acquiescer à l’être ne signifient pas qu’il faut subir sa vie et se cantonner dans une attitude de complète passivité. Accepter le donné de la vie et accueillir les imprévus de l’existence nous incitent au contraire à nous impliquer totalement. Cette implication est un mélange subtil d’abandon et d’engagement, de passivité et d’action, de réceptivité et de prise d’initiative.”

Oh oui, elle est difficile la voie de la sagesse ! Mais grâce à ce merveilleux petit livre, nous pouvons au moins “tendre vers”…

Introduction

Philosophe, sociologue et historien des religions, Frédéric Lenoir a publié Petit traité de vie intérieure en 2010.

En s’appuyant sur les grands philosophes et penseurs de l’Occident et de l’Orient, il développe vingt thèmes qui lui paraissent indispensables au bonheur intérieur : de l’amour de soi à la non-violence, de la connaissance à l’apprivoisement de la mort en passant par l’amour et l’amitié, il offre matière à réflexion et au changement. Pour lui, le bonheur relève de la vie intérieure et du travail sur soi.

Pour illustrer sa thèse, nous structurerons le discours de Frédéric Lenoir autour de cinq grands axes intimement liés : dans l’infini du monde, la vie intérieure, ce que l’on fait de sa vie, le rapport aux autres et la vie en société.

Dans l’infini du monde

Apprivoiser la mort est une clef essentielle à la quête du bonheur intérieur. La sérénité et la paix ne peuvent pas être totales sans l’acceptation de l’inéluctable en en particulier de la mort. Frédéric Lenoir explique que chaque matin, il se dit que peut-être ce sera son dernier jour. Cela lui permet alors de vivre pleinement sans se trahir ni renier ses valeurs. Dire « oui » à la vie et l’accepter comme elle est, voilà le secret ! Il est fortement possible de modifier des aspects, d’en améliorer d’autres, mais être profondément heureux, c’est accepter l’inéluctable.

Dans cet infini qu’est le monde, il est nécessaire d’accéder à la connaissance et au discernement. Notre auteur commence par rappeler que pour Socrate et d’autres penseurs « l’ignorance est la cause de tous les maux » . Le discernement est plutôt instinctif même si dans nos sociétés actuelles nous avons tendance à ne plus suivre notre instinct. Il existe aussi le discernement raisonné qui permet de s’affranchir des idées fausses et des préjugés. Mais pour apprendre, il faut déjà désapprendre. Le premier pas est de douter et de prendre de la distance avec ce que l’on nous a transmis. Reconnaître qu’on ne sait pas grand-chose est difficile, et la quête de la vérité rend solitaire, mais plus heureux.

Si nous vivions enfin ici et maintenant ? Les traumatismes du passé et la peur de l’avenir sont un frein au présent. Selon le philosophe, se remémorer sans cesse les bons et les moins bons souvenirs n’est pas une chose à faire ! Regrets, remords, amertume sont des poisons tout comme la peur de l’échec dans le futur : ces sentiments polluent et empêchent de vivre pleinement le moment présent. Il faut développer le pouvoir de la pensée positive !

Sans oublier d’évoquer le célèbre Carpe Diem, Frédéric Lenoir conclut son propos en citant Marc Aurèle : « Ne te laisse pas troubler par la représentation globale de toute ta vie » .

La vie intérieure

Le silence et la méditation sont des points essentiels à la quête du bonheur. Dans notre société bruyante et agitée, le silence et la solitude sont souvent anxiogènes. Pourtant, ils sont nécessaires, car accorder du repos à son esprit c’est lui permettre de s’apaiser loin des tensions. C’est la méditation qui permet d’accéder au silence intérieur. En position assise de préférence, le dos bien droit, il suffit de fermer les yeux, de se concentrer sur sa respiration et de « laisser filer les pensées, c’est-à-dire les observer de la même manière que lorsqu’on est dans un train on observe le paysage. » , de se détendre et d’entrer en contact avec son corps et son esprit.

Ainsi, la méditation permet entre autres de ne pas se laisser submerger par des choses négatives et donc de créer une mise à distance.

Frédéric Lenoir invite le lecteur à s’approprier cette illustre citation de Socrate « Connais-toi toi-même ». Il ne s’agit pas seulement de se connaître soi-même et d’apprendre à gérer ses émotions et sa vie, il s’agit en fait de connaître tous les humains et ainsi de développer la compréhension et le non jugement. Pour prétendre au bonheur, il faut également tendre à l’acquisition des vertus.

Le philosophe explique ici que le bonheur se trouve dans une modération, un juste milieu : il ne s’agit en aucun cas de s’accorder tous les excès, ou de ne s’accorder aucun plaisir. Prudence, tempérance, courage, justice, vertu de la parole, foi, espérance et amour, voici quelques vertus venues d’Aristote, des Tibétains ou encore de la chrétienté. Être vertueux est l’une des clefs du bonheur, mais il faut le désirer. Il faut avoir le profond désir de réguler ses passions et ses excès lorsque ceux-ci deviennent problématiques et rendent malheureux. Ceci demande de l’entraînement : il ne faut surtout pas abandonner au premier échec !

L’auteur explique aussi que les sociétés modernes offrent trop de choix et que cela nuit à la possibilité d’être soi-même et donc d’être libre… L’ amour de soi et la guérison intérieure sont aussi des piliers essentiels du bonheur. « Sans estime de soi, on ne peut pas estimer les autres ; sans respect de soi, on ne peut pas respecter les autres. Sans amour de soi, on ne peut pas aimer les autres. L’apprentissage de la relation à soi est donc la condition de l’apprentissage de la relation aux autres. » Les blessures narcissiques – qui entraînent un schéma de répétition – peuvent être guéries par un accompagnement thérapeutique et par l’amour.

Ce que l’on fait de sa vie

Comment être responsable de sa vie ? La passivité n’est pas la solution, l’implication totale oui. Être responsable de sa vie c’est arrêter se de positionner en victime, c’est arrêter de penser que c’est toujours la faute des autres, c’est arrêter d’attendre que les autres fassent à notre place.

Frédéric Lenoir utilise l’expression de « victimisation-déresponsabilisation » pour décrire le comportement et la mentalité de nombre de citoyens. Il faut être responsable de soi-même, des choix que l’on fait pour soi, mais il faut également être responsable des paroles et des actes qui impliquent les autres. Lorsqu’une erreur est faite, il faut alors la reconnaître et tenter de la réparer.

Il est également question d’agir et de non agir. L’auteur évoque l’épanouissement de l’esprit par le travail, mais il ne parle pas uniquement de travail lucratif, mais de toutes sortes de travaux manuels ou intellectuels qui sont gages d’un équilibre certain. Agir c’est être en action sur le monde. Maintenant, il ne faut pas confondre action et hyperactivité : pas assez d’action ou trop d’action reviennent au même et ne sont absolument pas positifs pour l’être humain. Non agir c’est savoir se reposer, avoir des occupations futiles sans objectifs, s’accorder du répit, relâcher son corps et son esprit. Il s’agit de prendre « le temps… de ne rien faire ! » tout simplement ! Pour une vie épanouie, il faut équilibrer l’action et la non action !

Le rapport aux autres

La confiance et le lâcher-prise sont indispensables dans son rapport aux autres. Il est en effet important de faire confiance aux autres. De façon générale, cela permet d’avoir confiance en la vie et en le monde. Pour vivre heureux et avancer, il ne faut pas que la peur domine. « Plus nous voyons les cadeaux de la vie, plus ils viennent à nous. Plus nous percevons le positif de l’existence, plus la vie nous semble belle et lumineuse » Il est impossible de tout contrôler – les évènements comme les comportements des autres –, voilà pourquoi le lâcher-prise est une bonne solution. Avoir confiance en la vie et lâcher prise pour enfin trouver la paix intérieure…

Pour Frédéric Lenoir, l’amour et l’amitié sont des sentiments indispensables. Pour éclairer son propos, il choisit de citer Aristote : « N’être ni sans amis, ni non plus avec des amis en nombre excessif » . L’amitié est une valeur essentielle au bonheur et l’ami est une personne avec laquelle on partage des passions, des projets… L’ami est une personne choisie et non imposée qui se nourrit de réciprocité. Dans le couple, il y a aussi amitié. L’auteur ne pense pas « qu’une relation amoureuse puisse s’établir entre deux amants qui ne sont pas amis » .

Notre philosophe s’arrête un moment sur l’ attachement et le non-attachement. Pour lui, il ne faut pas s’attacher aux objets pour vivre heureux, mais plus encore il faut accepter que rien n’est immuable, que tout change en permanence.

La vie en société

Il existe une Règle d’or, adage connu et compris de tous « Ne fais pas à autrui ce que tu ne veux pas que l’on te fasse. » Finalement cette expression – qui se décline à toutes les époques et dans toutes les civilisations – se pose telle une loi naturelle et devrait donc être la base de toute société et de tout comportement !

La non-violence et le pardon sont des valeurs que Frédéric Lenoir prône. Il s’agit en fait d’apaiser la blessure et d’agir de façon à ce que ça ne se reproduise plus. De plus, le philosophe par divers exemples insiste sur le fait que le pacifisme ne peut que déstabiliser ceux qui attaquent et favoriser alors l’installation du calme et de la sérénité. Chaque jour, il faut faire en sorte dans ses gestes et dans ses paroles d’être non violent, non agressif et surtout de comprendre – donc de pardonner – ceux qui nous blessent. Ces derniers sont souvent eux-mêmes en souffrance.

Conclusion

Nourri de découvertes spirituelles, de lectures philosophiques et religieuses, Frédéric Lenoir propose ici le résultat de ce qui l’a aidé à vivre et à se construire. Il ne souhaite en aucun cas se positionner comme un modèle et explique que lui-même ne réussit pas toujours à mettre en pratique tous ses enseignements. Son vœu est simplement d’apporter un peu d’aide à ceux qui suivent ce même chemin du bonheur. Son rapport à soi, la vision du monde et de la vie permettent d’améliorer ses rapports aux autres.

Tous les thèmes abordés par le philosophe sont en lien constant et se font écho au fil des pages : pour être heureux avec les autres, il faut être heureux au plus profond de soi. La connaissance et l’acception du sens de la vie sont les premiers pas vers un bonheur intérieur.

Frédéric Lenoir propose un ouvrage riche de citations philosophiques et spirituelles. En s’appuyant sur les plus grands penseurs, il donne à son Petit traité de vie intérieure une base résolument solide. L’ancrage dans la société contemporaine ainsi que la narration de ses propres expériences donnent du rythme à la lecture. En prologue, son dialogue inédit entre Socrate et Jacques Séguéla est un véritable petit bijou…

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