Aux p’tits maux, les p’tites recettes de la médecine des familles ! Il s?agit d?un recueil de conseils et ” remèdes ” empiriques, ancestraux, curieux, pour soulager les petits maux quotidiens. Il ne s?agit en aucun cas d?une démarche passéiste ou nostalgique mais, bien au contraire, d?une vision ” moderne ” et bien actuelle de pratiques simples et utiles, toujours naturelles et économiques, sans jamais vouloir se substituer aux fantastiques progrès de la Médecine d?aujourd?hui. Pourtant, largement éprouvés et approuvés par la médecine populaire, ils avaient traversé les siècles depuis l?aube de l?humanité, avant de subitement tomber dans l?oubli depuis seulement quelques décennies. La raison en est sans doute que leur transmission était essentiellement orale, leurs pratiques souvent régionales voire parfois seulement familiales et dans la plupart des cas cachés de peur d?être moqué ! Sans doute aussi que les mères n?ont plus pris le temps de transmettre à leur tour?
Extrait Lettre à l’auteur Chère amie, Un dictionnaire ne se lit pas. Il se fréquente, il se consulte, s’interroge et s’apprivoise. Enfin et toujours, il vous réjouit. Il est quelquefois médecin quand il vous rassure pour un raté orthographique ou une panne de sens ! Cela, je l’ai appris (quel joli verbe quand on parle de dictionnaire), dès que sachant où se trouvait ce jardin des mots, j’ai pris un plaisir presque secret à butiner les sept volumes du Larousse illustré du XXe siècle qui siégeaient à leur place dans la bibliothèque de mon père. Je l’ai toujours ! Il est usé, mais pas fané… La preuve en est que je suis retourné vers lui, mon ami, et voilà ce que j’y ai retrouvé sous la plume de Paul Augé, parlant de l’édition de 1928 : «Le propre d’une publication du genre de la nôtre (dictionnaire) est de pouvoir être lue et utilisée sans blesser les idées et les convictions… Un dictionnaire doit être un instrument de travail, et non une arme de combat. Éclairer les esprits sans heurter les consciences, voilà ce à quoi nous devons rester fidèles.» Depuis, j’ai toujours gardé de la tendresse pour ce type de livre ; d’abord parce qu’il y a une certaine sensualité à les feuilleter (que l’on ne retrouve pas dans les recherches sur Internet), ensuite parce qu’ils sont la malle aux trésors des mots et des idées. D’ailleurs thésaurus et «trésor» signifient la même chose. Ils sont la seule banque où on ne se voit jamais refuser un emprunt; il n’y a pas de «chèque mot» sans provision ! Voilà, ma très chère Catherine, que vous vous invitez au club des nombreux auteurs de dictionnaires. Vous y figurerez à la lettre «F» bien entendu avant les «L» de Larousse ou Littré, le «R» des Robert, mais après le «C» de Carrière & Bechtel, auteurs du Dictionnaire de la bêtise ou celui de Cellard & Rey, responsables du Dictionnaire du français non conventionnel (appelé couramment le «non-con»)… Près de vous (à la lettre «F» également), il y a le «grand» Flaubert, auteur du Dictionnaire des idées reçues. Cela m’a réjoui d’imaginer le discours d’accueil, bien entendu totalement apocryphe, qu’il vous a tenu au sein de cette compagnie : «Bienvenue chère consoeur ! Vous avez choisi d’aborder les savoirs et pratiques de la sagesse populaire. Soyez-en remerciée, tant celles-ci ne doivent pas être confondues avec les «idées reçues» dont vous savez que mon travail a pour objet de les fustiger. Par exemple, voici quelques définitions que je propose, et que vous nous obligeriez en en donnant, en contrepoint, celles qui s’inscriraient dans votre dictionnaire. ° Ail : tue les vers intestinaux et dispose à l’amour. ° Cérumen : «cire humaine» ; se garder de l’ôter, car elle empêche les insectes de rentrer dans les oreilles. ° Odeur des pieds : signe de santé. ° Extirper : ce verbe ne s’emploie que pour les hérésies et cors aux pieds. ° Dos : une tape dans le dos peut rendre poitrinaire. ° Dormir : trop dormir épaissit le sang. ° Etc. Un mot de l’auteur Les meilleures ordonnances prescrites par la médecine des familles… en attendant le médecin ! Un jour qu’une de mes petites filles passait quelques jours chez moi, à Marseille, elle se coinça le doigt dans une porte très lourde. Forte douleur et pleurs d’un côté, angoisse de l’autre : je savais qu’elle avait très mal et me sentais impuissante face à cette souffrance que je ne savais pas vraiment comment soulager… C’est alors que je me dis : “ma vieille, réfléchis vite et bien ; dans toutes les recettes, les remèdes et les conseils que tu as retrouvés et répertoriés au fil de ces 20 années de recherches, il y a sûrement quelque chose pour soulager cette douleur”. Je me souvins alors d’une vieille pratique que certains qualifieront d’étrange (et je peux les comprendre !)… J’ouvris le réfrigérateur, pris un oeuf et demandai à cette enfant d’y tremper le fameux doigt, en prenant soin de bien crever le jaune. Au bout de quelques minutes de «trempage», elle redevint toute rose et ne souffrait plus. Le lendemain matin, force fut de constater qu’il n’y avait plus aucune trace de la blessure. C’est alors que je décidai de me remettre à ma table d’écriture pour transmettre, au travers d’un dictionnaire facile à consulter, le meilleur de ce que prescrivait la «médecine des familles» et la “médecine des campagnes” en attendant le médecin. Faire revivre cet inestimable héritage ne relève en aucun cas d’une démarche nostalgique mais d’une vision «moderne» et bien actuelle de pratiques simples et utiles, toujours naturelles et économiques – sans jamais vouloir se substituer aux fantastiques progrès de la Médecine d’aujourd’hui- afin que cet inestimable patrimoine puisse à nouveau être transmis aux générations futures. Catherine Fructus Biographie de l’auteur Catherine Fructus, juriste de formation. Sa passion pour l’histoire des savoirs populaires l’a conduite à redonner vie à un patrimoine depuis longtemps oublié. Depuis plus de 20 ans, elle travaille sur la transmission des meilleures recettes de « bona fama ».Elle a publié en 2010 « Recettes et astuces d’autrefois pour aujourd’hui » chez Odile Jacob. En lire plus